La Flore et la Faune |
L'histoire géologique complexe de la montagne noire abouti, notamment
sur le versant sud, à une mosaïque de terrains et de sols variés.
De par sa situation géographique la montagne noire est soumise à
différents climats. Méditerranéenne au sud-est, elle
subit des influences océaniques au nord-ouest alors que les parties
hautes connaissent un rude climat montagnard.
De beaux hivers, mais rudes !
Ce mélange complexe de sols et de climats, auxquels il faut ajouter l'action de l'homme, se traduit par une flore variée créant des milieux très différents qui abritent une faune tout aussi diversifiée. Il est impossible de faire ici un inventaire, mais quelques exemples peuvent traduire cette richesse naturelle.
Sur les zones hautes de la
montagne on peut trouver des espèces venues du nord lors des
dernières glaciations comme la linaigrette, qui ressemble à
une petite touffe de coton, la drosera à feuille ronde (seule
plante carnivore du secteur), la grenouille rousse, qui se reproduit
en février dans les eaux glacées des mares parfois en
parties gelées ou encore la coronelle lisse, un serpent que l'on
rencontre jusqu'au cercle polaire. Même si ces espèces
sont rares et localisées, elles témoignent d'un climat
rude qui leur a permis de survivre depuis douze milles ans.
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la Linaigrette aux Martys |
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Grenouille rousse à Salette |
Prairies humides abritant le caltha des marais et le cirse du même nom, parfois ces zones peuvent présenter un danger car on peut si enliser, l'agitation peut alors attirer la sangsue médicinale, gros vers impressionnant mais peu fréquent dans la région.
Prairies de fauche avec
la gentiane jaune et une multitude de fleurs. Au printemps on peut y
observer les " chemins " laissés par les campagnols
des champs qui attirent buses, busards et faucons crécerelles.
A l'automne on peut rencontrer le rollier, oiseau méditerranéen
qui prend de la hauteur, et de bons repas de sauterelles, avant son
départ vers l'Afrique.
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Rollier Francis Fornairon (LPO Aude) |
faucon crécerelle Céline Lagorre (LPO Aude) |
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Landes à callune,
à bruyères cendrées et parfois, pour notre plus
grand plaisir, à myrtilles. On peut voir voler le dernier grand
rapace de la région : l'aigle royal, en compagnie de nombreux
autres rapaces. Toutes sortes d'espèces migratrices peuvent être
observées, pluviers guignard, traquets motteux, guêpiers
trahis par leurs cris permanents, etc.
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L'aigle botté Jean Pierre Michel (LPO) |
Guépiers d'Europe André Schont (LPO) |
Forêts de conifères
plantées par l'homme, avec la mésange noire, le bec croisé
des sapins, le hibou moyen duc et des insectes parasites des conifères
comme l'impressionnant sirex géant, énorme hyménoptère,
plus gros qu'un frelon qui pond dans le bois toujours accompagné
d'un autre hyménoptère qui parasite ses larves : la risse
persuasive.
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La mésage noire Robert Monleau (LPO) |
fausse jacinthe |
Forêts de hêtres
avec tout un cortège de plantes typiques, sorbier des oiseleurs,
sureau à grappe, érythrone dent de chien qui ressemble
à un petit cyclamen, scille fausse jacinthe, digitale et épilobe
en épis aux couleurs pourpres, etc. Avec un peu de patience on
peut y apercevoir un chevreuil ou un pic noir.
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Erythrone |
Les rochers abritent de
nombreuses petites espèces comme la rare pulsatile rouge (ci-contre)
ou l'armérie de Malinvaud, une espèce endémique
de la montagne noire, mais aussi la vipère aspic qui trouve la
un milieu favorable. On peut y voir des coquilles de noix ouvertes par
le grand corbeau ou bien des crottes de petits carnivores qui marquent
ainsi leur territoire
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Genévrier de Phénicie |
Au sud-est les choses sont
toutes différentes, la flore et la faune actuelle est venue d'Espagne
et du Maroc après la remontée des glaciers vers le nord
il y a douze mille ans. Le genévrier de Phénicie caractéristique
des zones semi-arides méditerranéennes, le bois de sainte
Lucie ou prunus mahaleb, le lézard hispanique, le psammodrome
d'Algérie qui se cache dans les chênes kermes (mot d'origine
Arabe comme cramé ou cramoisi), traduisent bien l'origine méditerranéenne
de ce groupe d'espèces extrêmement riche.
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La partie méditerranéenne comprend des milieux variés.
pelouse séche, peut être, mais bien fleurie |
le seps strié |
scolopendre |
scorpion |
Forêt de chêne vert, aux sous bois si particulier, viorne tin appelé couramment laurier tin dans la région, petit houx ou fragon, limmodore une orchidées très discrète, etc. Se nourrissant de l'arbre, le grand capricorne, coléoptère pourvu de longues antennes et des buprestes, autres coléoptères, qui font mourir des branches entières
chêne vert |
Orchis pourpre |
Maquis sur sol siliceux, formé de bruyères arborescentes, de lavandes à toupet, de cistes de Montpellier, d'arbousiers qui nourrissent en hivers de nombreux oiseaux et la chenille du Jason, papillon à deux " queues " d'une grande taille et d'une grande beauté, qui n'a rien à envier à ses cousins tropicaux.
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Ciste de Montpellier |
Garrigue sur sol calcaire, extrêmement riche
en insecte, dans le fouillis des arbustes :
cistes cotonneux, pistachiers térébinthes, buplèvres
ligneux, alaternes , etc. on peut apercevoir la mante religieuse, le gros
criquet égyptien, et bien d'autres encore. Il est, par contre, bien
difficile de voir le merle bleu ou la pie grièche à tête
rousse tant ces oiseaux ont appris à se camoufler dans les épais
arbustes toujours verts de cette zone.
Vous rencontrerez un véritable jardin botanique sur la liaison Castans-Cabrespine par Fount Frejo, prés du Mourrel blanc. Admirez, humez mais ne cueillez pas !
Alaternes |
Cistes cotonneux |
Comme les autres, cette zone présente une importante variété :
Rochers et zones rocheuses
sont occupés par les genets, parfois la petite oseille forme
un tapis rouge, la marguerite, le lézard vert et le lézard
des murailles recherchent ce type de milieu. Les lycoses ou araignées
loup chassent aussi dans les parages ainsi que les salticides, petites
araignées sauteuses qui bondissent sur leurs proies.
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genets et petite oseille sur schiste à séricite |
La chouette hulotte Benjamin David Testanière (LPO) |
Châtaigneraies où
sautille à l'automne le tout petit grillon des bois, alors qu'une
étrange sauterelle, le phanéroptère, emplit la
nuit d'une stridulation à peine audible entrecoupée par
les hululements de la chouette hulotte et les cris stridents des loirs.
De temps à autre un daphné à feuille de laurier
ou bois joli attire l'il, en cherchant parmi les feuilles mortes
on peut en voir de perforées, comme à l'emporte pièce
, ceci est l'uvre de la mégachile, une petite abeille solitaire.
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Prairies, remplies au printemps
de primevères, de myosotis, de bugles, de stellaires, de pimprenelles,
de morilles et de mille autres merveilles. Les serpents sont aussi nombreux
et principalement la belle et rapide couleuvre verte et jaune. Une sorte
d'énorme fourmi mollassonne peut attirer l'attention, il s'agit
en fait du méloé, un coléoptère parasite
des abeilles.
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Couleuvre verte et jaune |
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Les trois zones vues ici
correspondent à des étages de végétation,
mais dans chacune d'elles on va retrouver des milieux aquatiques : torrents
, rivières, rus, béals d'arrosages, mares, retenues d'eau,
importants barrages, etc., autant de milieux, autant de flore et de
faune différente. De même, dans chaque étage, les
jardins, les murets, les habitations abritent des espèces différentes.
Par exemple, l'hirondelle rustique va nicher dans les bâtiments
agricoles entourés de prairies alors que l'hirondelle des rochers
va nicher sur les maisons ou les rochers entourés de zones boisées.
Autre exemple, le patrimoine de pierre sèche permet le développement
de toute une flore spécifique et abrite toute une petite faune
passionnante à observer.
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